Extraits du livre

– Genèse et apogée de l’Autonomie ouvrière en Espagne (1970-1976) – Miguel Amorós

L’année 1970 a été cruciale pour la lutte des classes en Espagne.
(…) Globalement, la classe ouvrière avait suffisamment gagné en maturité pour remettre en question la nécessité d’une avant-garde dirigeante et l’utilisation des tactiques légalistes caractéristiques de l’époque antérieure. L’expérience collective dans les usines avait élevé le niveau de conscience et posait des problèmes comme ceux de l’auto-organisation, des objectifs et des tactiques de lutte. Le réformisme qui avait jusqu’alors dominé le mouvement ouvrier était fortement remis en question. (…)

– En plein dans le MIL (Mouvement ibérique de libération) – Ricard Vargas Golarons

(…) on peut dire que la classe ouvrière, au début des années 70, est passée à l’offensive. Et c’est à partir de cette offensive, me semble-t-il, que l’on doit comprendre la naissance du MIL. Le MIL a su analyser ce mouvement ouvrier, tout en en étant partie prenante. Il a constaté que ce mouvement passait à une phase de violence, de violence révolutionnaire et de radicalisation. Et c’est dans ce contexte qu’avec d’autres groupes (…) le MIL est apparu au début de l’année 1971.
(…) On a commencé à faire des expropriations pour diverses raisons, (…)

– Discussion autour de la Copel (Coordination des prisonniers en lutte) – Daniel Pont Martín

Ce que j’ai retenu de cette situation, c’est que, même lorsque tout semble sous contrôle, il est toujours possible que surgisse spontanément quelque chose de tellement fort que ça déchaîne les réactions, et c’est ce qui s’est passé à Carabanchel. Ils nous ont tous sortis de la rotonde. Nous ne savions pas quoi faire, alors nous nous sommes mis à chanter l’hymne de la Copel qu’un compagnon avait composé en s’inspirant de l’hymne des combattants antifascistes italiens Bella ciao. (…)

– Introduction à une histoire du mouvement autonome et assembléiste au Pays basque – Emilio López Adán

Si l’Autonomie a subi l’offensive du syndicalisme réformiste, les désaccords avec d’autres tendances rupturistes ont eu des conséquences bien pires encore. Je fais ici référence au nationalisme basque radical et au large mouvement qui gravitait autour d’ETA : le Mlnv. (…)

– Les groupes autonomes à Valence pendant la seconde moitié des années 70

Dans la pratique, tous ces groupes étaient effectivement autonomes les uns des autres, même à l’échelle d’une ville. Chaque individu et chaque groupe décidait des actions à mener sans accepter aucune autorité ou hiérarchie. Ils se mettaient d’accord pour réaliser des actions et partageaient aussi bien les armes et autres matériaux que les techniques ou les informations nécessaires. Tout cela était mis en commun et à la disposition de chaque groupe pour que chacun soit prêt à « se lancer », (…)

– Souvenirs d’un autonome de Valence

On réfléchissait aux possibilités qu’il pouvait y avoir à Valence de tomber sur un réseau d’égouts qui mènerait à la taule. Avec les mêmes combinaisons de plongée que nous avions rapportées de Barcelone, nous sommes entrés dans le réseau d’égouts qu’il y avait à proximité du fleuve, ainsi qu’entre le fleuve et la taule. (…)

– Souvenirs et réflexions autour des Gari (Groupes d’action révolutionnaires internationalistes) – Miguel Angel Moreno Patiño

Le 22 mars,(…) dans le sud de la France, trois attentats étaient revendiqués par les GAI (Groupes autonomes d’intervention) ; c’était la première fois que ce sigle était utilisé publiquement. (…) Ils avaient pour objectif d’éviter les possibles peines de mort qui pouvaient être appliquées au reste des prisonniers de l’ex-MIL et d’endiguer la répression croissante à l’encontre de l’ensemble du mouvement révolutionnaire espagnol. Face à l’inefficacité manifeste des actions pacifiques menées jusqu’alors, (…)